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Meurthe-et-Moselle : comment Saint-Gobain PAM atteindra la neutralité carbone

Saint-Gobain PAM poursuit son plan stratégique de décarbonation à 200 millions d’euros initié en 2018. L’industriel lance des travaux pour son projet Vulcain sur son usine de Foug (Meurthe-et-Moselle), avec l’ambition de baisser de 62 % les émissions de CO2 du site et de 80 % ses consommations d’eau. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Publié le 11/08/2024 à 12h14
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© Victor Macha / Saint-Gobain PAM a lancé un vaste plan d'investissement à 200 millions d'euros afin de se décarboner.
Saint-Gobain PAM poursuit son plan stratégique de décarbonation à 200 millions d’euros initié en 2018. L’industriel lance des travaux pour son projet Vulcain sur son usine de Foug (Meurthe-et-Moselle), avec l’ambition de baisser de 62 % les émissions de CO2 du site et de 80 % ses consommations d’eau. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Publié le 11/08/2024 à 12h14
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Connu dans le monde entier grâce à ses bouches d’égout en fonte ductile (1 million chaque année), Saint-Gobain PAM passe la vitesse supérieure pour se décarboner. L’objectif est clair : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Comme un symbole, la première pierre du projet Vulcain a été posée, au printemps dernier, à l’usine de Foug (Meurthe-et-Moselle). Le projet Vulcain, quésaco ? Le groupe industriel a remplacé le cubilot actuel par deux fours électriques à induction, permettant de baisser les émissions de CO2 de 62 % et les consommations d’eau de 80 %. « Il s’agit là d’un projet à fort impact environnemental », admet Jérôme Lionet, le directeur général de Saint-Gobain PAM depuis 2021. Foug se dirige vers un changement d’aspect pour devenir « sans fumées ».

Le projet Vulcain, dont l’investissement est de 20 millions d’euros (plus de 25 % sont financés par l’Agence de la transition écologique), est la deuxième étape de la fusée, lancée en 2022 avec l’inauguration du plus grand four électrique d’Europe baptisé Thor sur l’usine de Pont-à-Mousson, pour accompagner sa transition. « Il sert notamment à recycler les déchets de l’usine et nous permet de fabriquer des tuyaux selon des procédés de fabrication différents de ceux liés aux hauts-fourneaux », martèle Jérôme Lionet. Bilan de l’opération : 10 millions d’euros.

« Depuis 2018, nous déployons notre plan stratégique qui doit nous mener vers la modernisation et la robotisation de nos équipements. C’est comme ça que nous respecterons nos engagements pour 2050. Nous procédons étape par étape. À partir de 2030, nous devrons franchir le cap des 50 % d’économie de CO2. Derrière nos ambitions, ll y a un important travail de formation des équipes à effectuer puisqu’il faut parfois transformer complètement des procédés de fabrication qui sont en place depuis plus de 100 ans », précise-t-il.

L’enjeu majeur de l’eau

Désireux d’avoir une stratégie globale sur le long terme, Saint-Gobain PAM a clairement fixé ses priorités et place les enjeux liés à l’eau au cœur de ses préoccupations. « Nous en consommons beaucoup, notamment pour refroidir les pièces que nous produisons. Quand nous avons commencé notre plan, nous utilisions 25 millions de mètres cubes d’eau à l’année, soit l’équivalent de la consommation de 500 000 habitants. Même si 90 % de l’eau que nous ponctionnons est finalement réinjectée dans la nature, ça restait important. Aujourd’hui, nous n’utilisons plus que 4 millions de mètres cubes. Nous avons investi 10 millions d’euros pour boucher les fuites qui étaient à l’origine d’importantes pertes. »

« La concurrence doit être équitable »

Sur ses activités, Saint-Gobain PAM est néanmoins confronté à une forte concurrence asiatique et notamment indienne qui n’est pas sans lui poser quelques problèmes. Et ça ne date pas d’hier. On se souvient que l’’industriel lorrain était monté au créneau en 2021 suite à l’annonce par le gouvernement d’une subvention de 4 millions d’euros à l’un de ses concurrents majeurs, l’acteur indien Electrosteel, pour faciliter son implantation en France. « Certains groupes asiatiques ne produisent pas dans les mêmes conditions environnementales ni sociales que nous. Ni d’ailleurs dans les mêmes conditions de marché : depuis l’Europe, nous n’avons pas le droit d’exporter notre production en Inde, mais l’inverse est possible. C’est une concurrence très asymétrique. Dans une période où l’industrie décarbone, engage des millions d’euros pour revoir ses procédés de production et se verdir, il est indispensable que la concurrence soit équitable. Pour tous les sujets qui touchent au carbone et à l’impact sur l’environnement, nous devons tous être à armes égales. Si on nous impose des règles mais qu’on importe des produits qui ne respectent pas les mêmes processus de décarbonation, ce n’est pas juste », conclut Jérôme Lionet alors que d’autres projets, à l’image de Thor ou de Vulcain, pourraient bien voir le jour dans les années à venir.

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