Le grand patron de Stellantis (189 milliards d’euros de CA, 18,6 milliards d’euros de bénéfice net et 100 usines dans le monde) Carlos Tavares s’est rendu en Moselle mi-avril. C’est la quatrième fois que le directeur général du constructeur français vient dans le département où travaillent 4 000 collaborateurs du groupe depuis 2022. La raison ? Le pôle industriel de Metz/Trémery est au cœur de la stratégie d’électrification de Stellantis.
Cette fois, Carlos Tavares a visité la coentreprise Emotors qui compte le groupe Nidec ainsi que le constructeur automobile Stellantis à son « board ». Cette dernière haussera ses effectifs de 500 à 700 salariés d’ici la fin de l’année et prévoit une montée en cadence pour culminer à un million de moteurs électriques produits à cette même échéance. « La montée en cadence de Emotors vient renforcer la localisation de la chaîne de valeur du groupe Stellantis en France », justifie-t-il. Il poursuit : « Je suis très fier des équipes du pôle industriel, que ce soit à Metz [où sont fabriquées les boîtes de vitesses à double embrayage électrifié qui viennent équiper les véhicules hybrides de Stellantis] ou ici à Trémery. Je constate de grands progrès dans l’organisation ainsi que dans les méthodes de production. J’ai tenu à leur dire. »
Ces nouveaux objectifs de fabrication s’accompagnent de nouveautés : en Moselle, le groupe ajoute la conception d’onduleurs et de moteurs électriques M2 (90kW max) et M4 (210 kW max) à son portefeuille qui comprend déjà le M3 (125 kW max). Concrètement, les nouvelles motorisations pourront équiper les grandes marques comme Citroën, Peugeot, Fiat, DS ou Jeep.
Sur le terrain, Stellantis est prêt. Mais que dit la loi ? Difficile de nier qu’il y a du flottement dans l’air concernant la fin de la motorisation thermique prévue à partir de 2035 à l’échelle européenne. Carlos Tavares a profité de sa venue pour réclamer de la « stabilité » dans les décisions politiques des gouvernements. « J’ai 260 000 personnes qui travaillent pour répondre aux règles. Si à chaque fois qu’il y a un problème de méventes de véhicules électriques vous laissez à penser que vous allez changer les règles mais que vous ne le faites pas vraiment, je ne sais pas piloter mon bateau », appuie-t-il. « Nous sommes un pourvoyeur de solutions en fonction de ce que décident les politiques désignés par les citoyens. S’il faut plus d’électrique encore, j’en remets. Nous sommes déjà au combat avec Tesla sur le nombre de véhicules électriques vendus en Europe. »
Jonathan Nenich