Neuf mois après son rachat, la papeterie Stenpa déjà en redressement

La papeterie Stenpa à Stenay dans le Nord de la Meuse soufflera-t-elle ses 100 bougies ? Fondée en 1925, elle vit des heures sombres et son avenir, ainsi que celui de ses 130 salariés, n’est pas au beau fixe. Déjà sur la sellette en 2023, l’institution locale, spécialiste du papier couché pour le secteur de l’emballage, propriété du Finlandais Ahlstrom, avait été sauvée in extremis avec la reprise de l’Allemand Accursia Capital, dans le cadre d’une cession accélérée et encadrée par la loi Florange. Mais neuf mois plus tard, c’est la soupe à la grimace. « Il peut sembler étonnant que seulement neuf mois après la reprise, la société se trouve à nouveau en difficulté. Cependant, cette dernière est victime à la fois de l’ancien actionnaire Ahlstrom, qui s’est désengagé du site pendant des années, et du nouvel actionnaire, qui n’a pas eu de projet industriel ni les moyens pour soutenir la société », affirme Matej Kurent, directeur général de Stenpa dans un communiqué. « Accursia Capital avait souhaité rassurer les salariés sur ses intentions : investissements de plusieurs millions d’euros, modernisation autour d’un business plan rassurant et réalisable. Alors que les projets du fonds allemand visaient à la rentabilité d’ici trois ans, pas un centime n’a été investi pour notre outil productif », explique de son côté l’intersyndicale.

Placée en redressement judiciaire, la papeterie Stenpa est désormais dos au mur. Elle n’a que six mois pour trouver un nouveau repreneur. Matej Kurent se montre optimiste et affirme que l’usine continue d’honorer toutes les commandes et de développer de nouveaux produits. Le compte à rebours est néanmoins lancé.

Arnaud Demmerlé