En attendant que l'État se positionne sur une solution de conversion à la biomasse ou au gaz, la centrale Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) fonctionnera de nouveau au charbon l'hiver prochain.
L’avenir d’Emile Huchet, la dernière centrale à charbon française avec Cordemais (Loire-Atlantique), est toujours aussi flou. Les dirigeants de GazelEnergie, le propriétaire du site à Saint-Avold, ont tenu une conférence de presse, le 18 juillet dernier, pour faire un point sur la situation. Une situation toujours aussi préoccupante pour les salariés. Une chose est (quasi) sûre : elle devrait à nouveau fonctionner au charbon l’hiver prochain alors qu’elle devait initialement fermer en mars 2022 avant que la guerre entre la Russie et l’Ukraine éclate. «On va faire la saison prochaine, d’ailleurs on a prolongé les contrats de travail de nos collaborateurs qui sont pour la moitié d’entre eux en CDD, jusqu’à fin avril 2025», a déclaré Camille Jaffrelo, directrice de la communication de GazelEnergie.
Le projet de conversion intégrale à la biomasse, comme l’avait souhaité le président de la République Emmanuel Macron en septembre dernier en repoussant la sortie du charbon à 2027, semble désormais avoir du plomb dans l’aile pour des raisons économiques. Trois projets sont désormais sur la table : un passage de moitié à la biomasse pour une capacité de 550 MW et un investissement d’environ 100 millions d’euros, la construction d’une nouvelle centrale au gaz pour une capacité de 900 MW et un investissement entre 0,5 et 1,2 milliard d’euros, une conversion au gaz des installations existantes (modification des installations existantes pour ne brûler que du gaz fossile et du biogaz) pour un investissement de 110 millions d’euros pour une capacité de 540 MW.
Le projet de conversion de la centrale au gaz et biogaz, qui maintiendrait les emplois sur le site, a les faveurs « des salariés et des syndicats », a avoué à Montel Thomas About, délégué syndical CFDT. GazelEnergie attend « un signal fort » de l’Etat d’ici la fin de l’année.