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De la TPE au grand groupe : la région sait accueillir

Un objectif : 500 relocalisations dans le Grand Est d’ici 2028. Et un fait : les entreprises ont un œil attentif sur la région, notamment pour son attractivité industrielle. Des méga-usines sont en projet sur le territoire qui s’appuie sur des emprises foncières et des friches de toutes tailles. Il y a de la place pour investir, pour tous types d’entreprises.

Publié le 13/05/2024 à 16h55
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Jan Jacob Boom-Wichers_président de Holosolis
Un objectif : 500 relocalisations dans le Grand Est d’ici 2028. Et un fait : les entreprises ont un œil attentif sur la région, notamment pour son attractivité industrielle. Des méga-usines sont en projet sur le territoire qui s’appuie sur des emprises foncières et des friches de toutes tailles. Il y a de la place pour investir, pour tous types d’entreprises.
Publié le 13/05/2024 à 16h55
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850 millions d’euros qui permettront la création de 1 900 emplois. La méga-usine Holosolis arrive dans le Grand Est. Avec elle, c’est toute une filière qui s’apprête à être créée dans la région. À Hambach en Moselle, le consortium européen prévoit de produire 10 millions de panneaux et de cellules photovoltaïques qui sortiront des lignes à partir de la fin de l’année 2026. « Le permis de construire est signé, il ne manque plus que les autorisations environnementales. Nous avons franchi une grande étape. Les travaux devraient pouvoir commencer dès 2025 et à partir de 2027, nous serons en capacité de fabriquer 3,3 millions de panneaux. C’est un petit pas pour l’homme, mais un pas de géant pour la réindustrialisation française », se réjouit Jan Jacob Boom-Wichers, le président de Holosolis. D’autant plus que grâce à cette implantation « le marché du panneau photovoltaïque se structure en Europe afin de résister au dumping chinois. »

Mais pour que des filières puissent voir le jour, pour que l’objectif du conseil régional du Grand Est concernant l’ambition d’atteindre 500 relocalisations d’entreprises d’ici 2028 afin de garantir une indépendance nationale et sécuriser des chaînes de production puisse se concrétiser, encore faut-il avoir de la place pour accueillir les entreprises. Ça tombe bien, il en reste !

Holosolis s’implantera sur un terrain de 50 hectares en Moselle Est. Des espaces d’une telle envergure sont quasiment introuvables en France, encore moins sur des territoires aussi dynamiques économiquement. Selon le recensement de la Banque des Territoires, le Grand Est est riche de 139 disponibilités foncières et immobilières sur ses terres. À l’échelle nationale, la région occupe la première place du classement, devant la Bourgogne-Franche-Comté (107) et les Hauts-de-France (54). Si l’on zoome sur les terrains de plus de 10 hectares, dont les grands groupes – comme Huawei qui a choisi de s’implanter à Brumath dans le Bas-Rhin – ont souvent besoin, 56 sont disponibles. 28 terrains de plus de 20 hectares sont identifiés.

Quant aux espaces de 50 hectares ou plus, les doigts des mains suffisent pour les répertorier : seulement 7, pas touts disponibles immédiatement.

Pour tous les goûts

L’Est du territoire de la Moselle est un véritable bastion industriel. La plateforme de Carling-Saint-Avold est en pleine transformation et se tourne désormais vers l’industrie, notamment chimique et verte. Fin 2023, le producteur d’hydrogène renouvelable Verso Energy a fait l’acquisition d’un terrain de 9 hectares sur la plateforme pour y implanter son unité de production : un projet à 450 millions d’euros. Au Nord du département, c’est le groupe H2V, également orienté vers l’hydrogène qui a acheté un terrain de 31 hectares sur la Zac de l’Europort. Montant de l’opération : 550 millions d’euros. Les friches industrielles retrouvent des couleurs ! Et la Moselle a de quoi proposer de nombreuses autres surfaces, grâce entre autres à certains terrains laissés vacants par le sidérurgiste ArcelorMittal.

Côté Meurthe-et-Moselle, « en disponibilité sous deux ans, nous pouvons proposer 150 hectares. Compte tenu du manque de disponibilité à l’échelle nationale, cela constitue une belle réserve qui est disséminée sur tout le territoire », se réjouit Alexandre Allardain, responsable du service prospection et implantation des entreprises pour l’agence de développement économique Lorr’Up. Le département peut notamment s’appuyer sur l’ancienne base militaire de Domgermain.

La communauté de communes prévoit de commercialiser ce site à partir de 2025. Études environnementales, d’archéologie préventive, découpage du site, travaux de démolition et d’aménagement en voiries et réseaux divers sont réalisés en amont… la zone fait partie des 55 sites labellisés « clé en main » par le gouvernement. De grandes parcelles de plus de 10 hectares sont disponibles et l’emprise peut aussi compter sur un bâtiment industriel de 4 109 mètres carrés construit en 1996 pour séduire. « Cette emprise foncière fait partie des plus grandes du Grand Est. La cible, c’est l’industrie verte. Nous travaillons avec l’agence Invest Eastern France qui fait de la prospection internationale et qui nous relaie régulièrement des demandes d’industriels qui souhaiteraient s’implanter en Meurthe-et-Moselle. »

Mais le territoire sait aussi accueillir des entreprises dans le tertiaire, ou encore des artisans. « Notre atout, c’est la proximité de l’Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg. Mais c’est aussi nos filières stratégiques ainsi que nos écosystèmes puissants dans les matériaux, le numérique et la santé. Comme Strasbourg, nous bénéficions d’un CHU (centre hospitalier universitaire) labellisé IHU (Institut hospitalo-universitaire). Cela nous confère une visibilité internationale notamment sur les maladies de l’intestin. Nous nous appuyons aussi sur le 2e pôle universitaire de France et notre puissant réseau d’écoles d’ingénieurs, ce qui garantit une réserve d’étudiants qualifiés importante. »

Bientôt une opportunité à Vatry ?

Dans la Marne, le paysage est différent. Sur la zone de l’aéroport de Vatry, 6 hectares sont immédiatement disponibles. Le département de la Marne y est propriétaire de deux zones qui représentent plus de 420 hectares (ZAC 1 et ZAC 2) et une troisième (ZAC 3), de 300 hectares pourrait être aménagée. « Tout dépend d’une décision politique. Il faut savoir si cette zone sera incluse dans le comptage ZAN ou non. La décision est entre les mains de l’État », explique l’agence Marne Développement. « Cette zone n’est pas encore commercialisable mais c’est un enjeu important pour notre territoire », poursuit l’agence.

En attendant, le Grand Reims peut s’appuyer sur une zone d’affaires dédiée à de l’activité tertiaire à Bezannes. « 13 hectares sont disponibles. Il y a aussi une dizaine d’hectares répartis sur d’autres zones d’activité du Grand Reims. Sur ce même territoire il y a aussi un très grand projet sur la zone de Pomacle-Bazancourt : 70 hectares fléchés bioéconomie seront commercialisables à partir de 2026 », ajoute Marne Développement. La zone de Cernay Croix Blandin, à proximité du centre-ville proposera par ailleurs 37 hectares, selon un calendrier à définir.

Sur l’agglomération de Châlons-en-Champagne, l’historique ZAC de Recy dispose encore de 11,7 hectares disponibles pour des activités industrielles ou logistiques. Sur la zone d’activités de La Veuve, gérée par la CCI Marne Ardennes, 57 hectares devraient être disponibles à partir de 2027, permettant un mix de petites et de grandes parcelles. Enfin à Vitry-le-François, 15 hectares sont disponibles immédiatement pour des activités d’industrie et de logistique. « C’est un territoire qui a des atouts, notamment sa forte culture industrielle, même si le bassin de population est moins important. »

Enfin en Alsace, le territoire compte des plateformes d’envergure, comme à Brumath et à Hœrdt dans le Bas-Rhin. Plusieurs exemples sont à retrouver dans le dossier à suivre. Une chose est certaine : dans le Grand Est, il y a de la place pour tous.

Jonathan Nenich

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