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Corinne Loigerot : « Nous avons encore du foncier disponible »

La plateforme pétrochimique de Carling-Saint-Avold poursuit sa mue. Depuis plus d’une décennie et près de 800 millions d’euros d’investissements, elle a pris, suite au démantèlement d’unités pétrochimiques, le virage de la chimie verte. Avec une franche réussite. Entre le projet Parkes et la réhabilitation de la centrale Emile Huchet, le site n’a jamais été aussi « attractif ». Tour d’horizon avec Corinne Loigerot, directrice du site TotalEnergies de Carling-Saint-Avold et présidente de Chemesis, le gestionnaire du lieu.

Publié le 08/05/2024 à 17h15
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© TotalEnergies
La plateforme pétrochimique de Carling-Saint-Avold poursuit sa mue. Depuis plus d’une décennie et près de 800 millions d’euros d’investissements, elle a pris, suite au démantèlement d’unités pétrochimiques, le virage de la chimie verte. Avec une franche réussite. Entre le projet Parkes et la réhabilitation de la centrale Emile Huchet, le site n’a jamais été aussi « attractif ». Tour d’horizon avec Corinne Loigerot, directrice du site TotalEnergies de Carling-Saint-Avold et présidente de Chemesis, le gestionnaire du lieu.
Publié le 08/05/2024 à 17h15
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La plateforme pétrochimique de Carling-Saint-Avold a connu un changement de cap depuis 2013 et la création de l’association Chemesis. Peut-on dire que c’était indispensable pour la survie du site ?

Corinne Loigerot : Indispensable, oui certainement. Nous nous sommes logiquement tournés, en lien avec la transition écologique, vers la chimie à forte valeur ajoutée et l’économie circulaire pour conserver la compétitivité de nos entreprises déjà existantes en mutualisant les compétences, les services et pour favoriser de nouvelles implantations, créateurs d’emplois en mettant à disposition du foncier des services et des utilités. L’arrivée ces deux dernières années de Metex Noovista, Afyren Neoxy et Circa va dans ce sens et nous confirment que nous allons dans la bonne direction. Ces trois industriels produisent des molécules biosourcées.

La plateforme a énormément fait parler d’elle avec l’implantation prochaine du projet Parkes, une usine de recyclage des plastiques PET sur une vingtaine d’hectares. Pouvez-vous revenir sur la genèse du projet et les conséquences pour le site ?

Les négociations ont duré près de deux ans, à partir de mars 2021. Nous avons fait valoir nos atouts de plateforme labelisée clé en mains auprès des trois grandes entreprises mondiales qui sont derrière ce projet Parkes : Suez, Loop Industries et SK Geo Centric. Notre emplacement, au cœur de l’Europe, était également un réel atout. Tout comme les infrastructures logistiques et notamment la présence d’une voie ferrée qui traverse la plateforme. La mise en service de cette usine est programmée pour 2027, avec la création de 1 400 emplois, dont 200 directs. Accueillir un tel projet créateur d’autant d’emplois sur le territoire est une très bonne nouvelle pour le territoire et une vraie fierté.

« Nous n’avons jamais été aussi attractifs. Les porteurs de nouveaux projets continuent de nous solliciter. »

 

Parvenez-vous à attirer de nouvelles entreprises ?

La plateforme compte actuellement 17 industriels répartis sur 600 hectares, 1 200 emplois directs et 3 800 indirects. Nous avons encore du foncier disponible, une partie libérée par l’arrêt de la cokerie, mais il sera dorénavant difficile d’offrir 22 hectares en un seul bloc comme pour le projet Parkes. Nous n’avons jamais été aussi attractifs. Les porteurs de nouveaux projets continuent de nous solliciter.

Que mettez-vous en œuvre pour attirer ces nouvelles entreprises ?

La plateforme possède le label « Clé en mains ». Les porteurs de projets n’ont qu’à se concentrer sur le cœur de leur projet, Chemesis s’occupe du reste. Nous proposons, concrètement, du foncier, l’expertise et l’expérience de nos entreprises historiques pour les accompagner dans leur projet, ils peuvent ainsi s’implanter sans se soucier des utilités. Nous avons, par exemple, la capacité de leur fournir, selon leurs besoins, de la vapeur, de l’eau déminéralisée, le traitement de leurs effluents, des services comme le service Intervention et de secours, le gardiennage, la restauration collective ou même la médecine du travail. Parmi nos atouts plus récents, on peut ajouter tout ce que la plateforme met en œuvre pour décarboner ses activités.

Vous devez également faire face à deux dossiers brûlants :  la réhabilitation de la centrale Émile Huchet et la période compliquée traversée actuellement par le groupe Metex…

Le groupe Metex traverse effectivement une période compliquée sur le plan financier pour des raisons exogènes à la plateforme de Carling… La centrale Émile Huchet poursuit, de son côté, sa reconversion vers une industrie plus verte, avec l’arrivée d’une usine du groupe Circa. Une convention a été signée avec Gazel Energie, propriétaire du site, le 31 octobre dernier. Ce dernier prévoit également, dans le cadre du projet Emil’Hy (pour Émile-Huchet et hydrogène), l’implantation d’unités de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau. D’ici 2030, 400 mégawatts seront produits par GazelEnergie à Saint-Avold, soit l’équivalent de 56 000 tonnes d’hydrogène par an.

Propos recueillis par Arnaud Demmerlé

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