Blue Solutions produira ses batteries solides dans le Grand Est

Alors que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, était, le 17 mai dernier en visite à l’usine de batteries de Ergué-Gabéric, avec Valérie Debord, vice-présidente de la Région Grand Est, Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, et Isabelle Assih, présidente de Quimper Bretagne Occidentale, Blue Solutions, une entité du Groupe Bolloré, a annoncé son ambitieux projet de développer et produire des batteries pour véhicules électriques de nouvelle génération en Bretagne et dans le Grand Est.

Cette initiative vise à créer près de 1 500 emplois d’ici 2032, avec un investissement global dépassant les 2,2 milliards d’euros. À terme, la gigafactory de Blue Solutions pourrait produire annuellement jusqu’à 25 GWh, soit de quoi alimenter environ 250 000 véhicules par an, offrant ainsi des solutions avantageuses tant pour les consommateurs français que pour les Européens.

Le lithium, un marché en développement

Dans un contexte où la filière automobile subit une transformation profonde, Blue Solutions se positionne comme le leader dans la fabrication de batteries solides Lithium-Métal à l’échelle industrielle. Les batteries de nouvelle génération, baptisées GEN4, promettent une autonomie supérieure de 40 % par rapport aux capacités actuelles des batteries lithium-ion. Ces avancées technologiques répondent aux exigences du marché en matière de performance, de sécurité, de coût et de respect de l’environnement.

Les activités de recherche et développement ainsi que la mise en place d’une première ligne pilote seront lancées en Bretagne, avec le soutien de Quimper Bretagne Occidentale. De plus, Blue Solutions envisage la production des batteries solides GEN4 en Alsace d’ici 2030. « Ces projets stratégiques revêtent une importance capitale dans un contexte de compétition mondiale dans le secteur des batteries, largement dominée par l’Asie. En soutenant ces initiatives, la France affirme sa volonté de préserver sa souveraineté et de garantir l’avenir de sa filière automobile, qui représente plus de 4 000 entreprises et 400 000 emplois » affirme Bruno Le Maire.

Une stratégie nationale

Ces actions s’inscrivent parfaitement dans l’objectif France 2030 de produire près de 2 millions de véhicules électrifiés par an et dans la stratégie nationale sur les batteries.  « Blue Solutions fait le choix d’industrialiser en France ses batteries solides qui seront parmi les plus performantes au monde. Cette décision est une bonne nouvelle pour le pays et pour la planète, elle est rendue possible par une politique économique stable et attractive pour les investissements industriels et par une collaboration entre l’État et les régions exemplaire », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

La Région en tête de file

En Grand Est, ce projet fait du territoire alsacien, un pôle d’avant-garde de la filière automobile. Franck Leroy, président de la Région Grand Est, précise : « Avec ce projet de nouvelle gigafactory, la Région Grand Est fait de l’Alsace un territoire d’avant-garde de la filière automobile. Soutenu conjointement avec la Bretagne, Blue Solutions pourra permettre à notre Région d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire industrielle de son territoire avec la création de près de 1500 emplois tout en contribuant à la souveraineté française et européenne ! »

Cyrille Bolloré, Président-directeur général du Groupe Bolloré, conclut : « Nous sommes heureux que la France soutienne une activité dans laquelle nous investissons depuis 30 ans, qui représente une vraie rupture permettant à l’industrie automobile européenne de gagner la course technologique de la prochaine décennie. »

Ce projet s’inscrit également dans l’ambition du groupe Bolloré de devenir un leader de la batterie solide. Cependant, le parcours du milliardaire dans le secteur de la mobilité électrique a connu plusieurs revers. Son entreprise a été fragilisée par l’abandon progressif des services d’autopartage comme Autolib à Paris, BlueLy à Lyon et BlueCub à Bordeaux. De plus, la cession du réseau londonien Source London à Total en septembre 2020, comprenant 1 600 points de recharge, a été un coup dur. L’arrêt du contrat BlueLib par la métropole lilloise en octobre 2020 a également contribué à ces difficultés. BFM Business rapportait en avril le récent retour des « bus électriques (Bluebus), leur circulation à Paris ayant été interrompue en 2022 après deux incendies ».

Marine Dumény