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Cyfuse redéfinit les frontières de la biofabrication

Filiale française d’une entreprise japonaise spécialisée en nanomédecine, la start-up Cyfuse brille dans les sphères de la healthtech grâce à son imprimante 3D : la Regenova. Elle s’apprête à conquérir l’Europe depuis l’Alsace.

Publié le 22/05/2024 à 15h00
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Dr Nadia Jessel-Berkane
Filiale française d’une entreprise japonaise spécialisée en nanomédecine, la start-up Cyfuse brille dans les sphères de la healthtech grâce à son imprimante 3D : la Regenova. Elle s’apprête à conquérir l’Europe depuis l’Alsace.
Publié le 22/05/2024 à 15h00
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Depuis 2019, les liens entre l’Alsace et le Japon se matérialisent à travers l‘imprimante 3D Regenova, invention de l’entreprise Cyfuse Biomédical K.K au Japon. Directement contactée par les Japonais, sur la base de son travail, Dr Nadia Jessel-Berkane a pour mission initiale « de travailler sur la régénération d’un ménisque. C’était ce qui manquait alors dans le domaine, après le travail effectué sur la régénération de cartilages ». La responsable de la recherche de la filiale France de Cyfuse basée à Strasbourg, également directrice de l’Unité mixe de recherche (UMR) de Nanomédecine Régénérative à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a commencé son parcours universitaire, à Strasbourg, en 2020 et plébiscite la dynamique alsacienne en healthtech. Elle souligne l’importance du Centre européen d’études japonaises (CCEJA), basé à Colmar, à l’origine des liens entre Cyfuse et l’entreprise japonaise. Celui-ci joue un rôle crucial dans l’implantation d’entreprises japonaises en Alsace et anime le réseau du Cluster Japan Tech Grand Est (incubateur de start-up et PME nippones à Colmar).

Les premières années ont été consacrées à la validation de la stratégie à Strasbourg, avec un contrat initial de deux ans et un programme bousculé d’un an par le Covid. « Depuis notre lancement, et malgré les difficultés liées à la pandémie que nous avons essuyées, nous avons connu une évolution remarquable. C’est une histoire de persévérance et d’innovation dans le domaine de la médecine régénérative », déclare le Dr Jessel-Berkane.

Direction l’Europe !

« Nous sommes fiers de notre contribution à la médecine régénérative en France, mais notre ambition ne s’arrête pas là. Nous avons des projets pour étendre notre présence à travers l’Europe », souligne la représentante de Cyfuse. « Nous avons décroché un projet européen sur les maladies inflammatoires de l’intestin, élargissant ainsi notre portée », enchaîne la docteure en médecine régénérative. La collaboration avec l’Eurométropole, Nextmed et la Région a été essentielle pour le succès du projet.

Projet qui se concentre sur la biofabrication d’organes intestinaux, à partir de petits organismes, dans le cadre d’une collaboration européenne qui a mobilisé 6 millions d’euros impliquant l’Espagne, l’Allemagne, le Portugal et la France. Une version avancée de l’imprimante est envisagée pour les projets cliniques, nécessitant des investissements plus importants. Alors que les États-Unis travaillent actuellement, avec la même technologie japonaise, sur les artères et les vaisseaux sanguins, le prochain projet sur lequel se portera la candidature de Cyfuse traitera une réimpression 3D du poumon. Ceci afin de palier — par exemple — la nécessité de greffe sur les suites de cancer. L’avenir de la biomédecine et ses implications chirurgicales se jouent donc, peut-être, au deuxième étage du centre de recherche en biomédecine de Strasbourg, à l’Hôpital civil.

Marine Dumény

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